Prolonger la durée de vie d’un moule en plâtre cassé en l’accompagnant à travers différentes réparations. Ce projet explore la frontière entre réparation et transformation, en questionnant la mémoire de la matière et l’évolution des formes.
Questions
Comment réemployer un moule cassé?
Quelles techniques de réparation peuvent être mises en œuvre?Dans quelle mesure les altérations deviennent-elles visibles?Peut-on parler de réparation du moule, ou plutôt d’une évolution?
Analyse
La fragilité du plâtre rend chaque réparation signifiante. Le moindre détail ajouté ou transformé s’imprime directement dans le verre. Ainsi, le moule évolue au fil des interventions, laissant apparaître des formes uniques, marquées par le processus de réparation. Chaque étape devient visible dans le verre : cicatrices, sutures, traces d’accidents deviennent autant de signes d’une histoire en cours d’écriture.
Production
Le projet a donné naissance à une série d’objets en verre soufflé réalisés à partir d’un unique moule, réparé à plusieurs reprises à l’aide de matériaux simples — corde, argile, ruban adhésif. Ces gestes de réparation successifs façonnent une esthétique propre, où l’accident devient générateur de formes nouvelles.
Enjeux
Au-delà de la technique, ce travail questionne notre rapport au temps, à la fragilité et à la réparation. Il ouvre des pistes de réflexion pour des institutions culturelles désireuses de sensibiliser leurs publics à l’importance du réemploi, mais aussi à une vision poétique et vivante des objets : chaque fissure ou altération peut devenir le point de départ d’une nouvelle création.