Qu’est-ce qu’un standard, et comment s’impose-t-il dans nos pratiques?
Quel est l’usage ‘propre’ d’un objet, et comment devient-il une convention partagée?
Quelles sont les étapes qui transforment un acte mécanique en un automatisme?
Comment redonner à l’usage un caractère volontaire et conscient?
Analyse :
Les objets constituent une interface entre nous et notre environnement. Ils nous apportent commodité et renforcent nos capacités. Mais ils exercent également un pouvoir : en prescrivant des gestes standardisés, ils définissent et contraignent nos actions. Ce projet met en lumière cette tension entre assistance et contrôle, entre liberté et automatisme.
Production :
Une série d’objets du quotidien a été conçue, chacun doté d’un guide d’usage intégré. Ces guides, exaustifs et formalisés, rendent explicite un raisonnement devenu automatique.
Ces objets graphiques agissent comme des révélateurs : ils perturbent nos habitudes, questionnent les paradigmes actuels et ouvrent la voie à un modèle post-industriel qui favorise une consommation et une interaction avec les objets plus consciente.
Enjeux :
Ce travail ne se limite pas à un geste artistique ou théorique : il propose un outil critique et pédagogique. En révélant les standards invisibles, il invite les institutions et leurs publics à repenser leur rapport aux objets, à la consommation et aux gestes du quotidien.
Références :
Le projet s’appuie sur un corpus théorique croisant philosophie, anthropologie et design : Giorgio Agamben (What is an Apparatus?, 2006), Arjun Appadurai (The Social Life of Things, 1986), Georges Perec (Species of Spaces and Other Pieces, 1974), Don Norman (The Design of Everyday Things, 1988), Jean Baudrillard (La Société de Consommation, 1970), entre autres.
2023/24